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Laure COTTEREAU, leader de la mission Handicap France DECATHLON, a accepté de répondre à quelques questions afin de sceller le partenariat avec RAD’AU, la solution autisme connectée.
Pouvez-vous nous présenter Décathlon et ses métiers ?
Décathlon aujourd’hui, c’est plus de 300 métiers – de vendeur d’articles de sport à concepteur. Notre maison mère située dans le nord (Villeneuve d’Ascq) est notre seul site sur lequel ces 300 métiers sont effectivement présents.
Vous êtes aujourd’hui leader de la mission Handicap France. Quel est votre parcours en quelques mots ?
A ce jour, cela fait 26 ans que je travaille chez Decathlon. J’ai tout d’abord été vendeuse pendant dix ans puis responsable de rayon pendant 7 ans. J’ai intégré la mission Handicap France en 2013 mais déjà en 2010, je me « lance » dans le handicap par une première mission de référent handicap en parallèle de mon métier de responsable de rayon ; c’est alors une vraie révélation pour moi. Je ne connaissais alors rien au handicap, j’aimais juste travailler avec les gens, avec l’humain.
En 2013, le métier de chargé de mission Handicap s’est libéré et j’ai alors postulé. J’ai obtenu le poste, je m’occupais alors d’une partie de la France uniquement. Depuis 2017, j’ai repris l’ensemble du sujet sur la France – cela représente 23 000 collaborateurs dont 900 en situation de handicap répartis sur les 300 métiers présents chez Décathlon.
Il faut œuvrer pour faire du « durable », ne pas s’intéresser qu’au taux légal, qu’aux chiffres à atteindre…
Quelle est la politique de DECATHON en matière de handicap ? Comment a-t-elle évolué ces dernières années ? Quelles sont ses idées fortes ?
De 1999 à 2009, la mission Handicap était gérée par le service juridique – une seule personne avait donc en charge cette mission. Depuis 2010, la mission Handicap est partie intégrante de la politique RH de Décathlon, des référents handicap ont été recrutés – cela concerne bien entendu les personnes à recruter mais aussi nos collaborateurs. Depuis, nous avons appris que le handicap est une notion très large qui dépasse largement toutes les représentations que chacun d’entre nous peut avoir : le fauteuil, la trisomie … Cela va bien au-delà : c’est un état dans un environnement de travail.
Chez Décathlon, nous n’avons pas de référent handicap sur chacun de nos sites ; cela relève d’une décision propre à chaque directeur de magasin. A ce jour, nous comptons 138 référents handicap – soit un référent handicap sur presque 50% de nos sites. Par le passé, nous avions tenté d’imposer un référent par magasin mais in fine, nous avions certes des noms de référents mais pas de personnes réellement investies et suivies.
Les idées fortes de Décathlon se retrouvent tout d’abord en matière de recrutement. Nous avons reçu 6 000 candidatures en deux ans, beaucoup de candidats sont atteints de maladie. Le candidat présentant un handicap ne connait pas un entretien différent, il n’y a pas de campagne de recrutement spécifique aux travailleurs handicapés. Le premier critère de recrutement reste toujours celui d’être sportif – le sport est indéniablement un vecteur d’insertion sociale et professionnelle. Le mot « handicap » doit être désacralisé dans la mesure où tout le monde a besoin d’adaptation à un moment donné dans sa carrière professionnelle.
Au-delà du recrutement, Decathlon connait aussi une véritable politique handicap au quotidien pour chacun de ses collaborateurs. Pour autant, nous ne contraignons jamais un collaborateur à communiquer sur son handicap. C’est un choix personnel – si besoin, nous sommes là. Certains sont recrutés et ne nous disent pas tout de suite qu’ils ont une RQTH. Nous n’avons pas de communication particulière pour la mission Handicap, c’est Décathlon qui communique !
Qu’est-ce qui vous a amené à rejoindre RAD’AU comme entreprise partenaire ?
Je crois que nous avons aujourd’hui atteint la maturité nécessaire pour aller vers différents types de handicap et sortir de la prise en charge basique.
La rencontre avec Rachel Jeanpierre, votre présidente et fondatrice, a été déterminante. L’expérience réalisée et vécue avec l’accueil d’Adrien a été, par suite, une vraie révélation.
Œuvrer avec RAD’AU est une réelle opportunité : les personnes autistes ont de vraies compétences dans certains métiers (l’informatique par exemple ou bien les fonctions support) et ce sont dans ces métiers que se situent nos besoins en recrutement. Auparavant chez Décathlon, le collaborateur handicapé était principalement recruté sur des métiers comme réceptionnaire par exemple notamment en raison de l’absence de contact avec le public.
Les consciences s’éveillent, se réveillent, les différents handicaps invisibles sont « révélés » par certains de nos collaborateurs. Il y a donc une adéquation entre le besoin et le moment !
DECATHLON et RAD’AU : qu’est-ce que cela va nous permettre de réaliser ensemble ?
Du concret ! Ne pas s’arrêter à la signature d’un partenariat !
Nous allons pouvoir accompagner des projets professionnels de jeunes autistes, leur permettre d’acquérir des compétences et les aider à se construire et ce, pas forcément pour Décathlon. C’est un réel engagement social !
Vous avez accueilli un bénéficiaire du programme RAD’AU en immersion au sein de vos magasins puis ensuite en CDD, quel est votre retour d’expérience ?
Tout d’abord, nous pouvons faire un constat sans appel : cet accueil a conduit à un CDD donc cela fonctionne !
L’accueil d’un jeune autiste n’était pas la priorité du moment sur notre site d’Annecy mais il est vrai que nous avons apprécier non seulement le savoir-être et le savoir-faire d’Adrien mais aussi l’accompagnement qualitatif de RAD’AU.
Il n’y a pas de raison que Decathlon ne réitère pas l’expérience sur l’un de ses sites !
Toute l’équipe RAD’AU remercie chaleureusement Laure Cottereau pour le temps précieux accordé.